Les empires coloniaux sont des territoires que des États disposant d'importantes forces militaires et navales se sont appropriés au cours des temps sur la quasi-totalité du globe.
Pour les pays ouest-européens, la constitution de leurs empires découle de la période des Grandes découvertes européennes, grâce aux progrès de la navigation (gouvernail d'étambot, boussole, cartographie, sextant) et à la généralisation des armes à feu. Carte coloniale1912 et 1936 monde Empire colonial français 1919-1939 En Afrique Égypte · Maroc (1912-1956) · Algérie (1830-1962) · Tunisie (1881-1956) · Mauritanie(1902-1960) · Soudan français (devenu Mali à son indépendance(1883-1960) · Alfreda en Gambie (1681-1857) · Enclaves de Frocards et Bodaïbo au Nigeria (1900-1927) · Sénégal (1677-1960) · Guinée ou Guinée française(1891-1958) · Côte d'Ivoire (1843-1960) · Haute-Volta (actuel Burkina Faso) (1896-1960) · Togo (1918-1960) · Dahomey (actuel Bénin) (1883-1960) · Niger (1890-1960) · Tchad (1900-1960) · Cameroun (1918-1960) · Gabon (1839-1960) · République du Congo ou Congo français (1875-1960) · République centrafricaine (1905-1960) · Madagascar (1896-1960) · L'Archipel des Comores (1841-1975) · L'Ile de La Réunion (Depuis 1710) · L'Île Maurice · Djibouti (1862-1977) · L'Ile de Mayotte (Depuis 1841) · Les Seychelles (1756-1810) · Les Îles Éparses (Bassas da India, île Europa, île Juan de Nova, îles Glorieuses, île Tromelin) L’Empire colonial français était l'ensemble des colonies, protectorats, territoires sous mandat et territoires sous tutelle gouvernés ou administrés par la France. Commencé au xvie siècle, il a connu une évolution très contrastée selon les époques, aussi bien par son étendue que par sa population ou sa richesse. Les possessions coloniales ont connu différents statuts et modes d'exploitation, des colonies antillaises esclavagistes du xviie siècle et du xviiie siècle à l'Algérie française, partie intégrante de la France à certaines périodes, en passant par les protectorats de Tunisie et du Maroc et les territoires sous mandat de Syrie et du Liban. On distingue généralement deux périodes concernant les empires coloniaux français. Le premier espace colonial, constitué à partir du xvie siècle comprend des territoires nord-américains, quelques îles des Antilles, les Mascareignes et des établissements en Inde et en Afrique. Le Ier empire colonial s'étendait sur8 013 624 km2. La Guerre de Sept Ans, qui met un frein aux ambitions coloniales de la France, se solde par la perte de la majorité des territoires nord-américains et en Inde à l'exception de quelques comptoirs. Il survit malgré tout et connaît une certaine prospérité grâce aux exportations antillaises (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe) de café et surtout de sucre entre 1763 et la fin des années 1780. Il s'effondre brutalement dans la décennie suivante avant de disparaître presque entièrement durant l'époque napoléonienne. Le second espace colonial, constitué à partir des années 1830, se compose principalement de régions d'Afrique acquises à partir des anciens comptoirs, mais aussi d'Asie (Indochine) et d'Océanie (Polynésie française, NNouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides). Ce second empire colonial fut au cours de la seconde moitié du xixe et au xxe siècle le deuxième plus vaste du monde, derrière l'Empire colonial britannique. Présent sur tous les continents, il s'étendait à son apogée, de 1919 à 1939, sur 12 347 000 km2. En incluant la France métropolitaine, les terres sous souveraineté française atteignaient ainsi la superficie de 12 898 000 km2, soit près d’1/10 de la surface de la Terre, abritant une population de 110 millions d'habitants à la veille de la Seconde Guerre mondiale, soit 5 % de la population mondiale à l'époque. Aujourd'hui, les restes de ce large empire colonial constituent la France d'outre-mer (ou « DOM-TOM »), une douzaine de territoires insulaires dans l'Atlantique, les Antilles, l'océan Indien, le Pacifique Sud, au large de l'Antarctique, ainsi que la Guyane sur la côte nord de l'Amérique du Sud, pour une superficie émergée totale de 119 394 km2, soit à peine 1 % de la superficie de l'empire colonial à son apogée entre les deux guerres mondiales. D'une faible superficie émergée, ces DOM-TOM permettent toutefois à la France de revendiquer la 2e plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, couvrant 11 035 000 km2 d'océans, juste derrière celle des États-Unis. Il vivait en 2013 dans ces territoires 2 691 000 personnes qui jouissent d'une représentation politique au niveau national, ainsi que de divers degrés d'autonomie. |
Carte coloniale1912 et 1936 monde
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Les colonies pratiquant l'esclavage, ont en en commun mise en place progressive d’une société tripartite composée de blancs, de « libres de couleur » (descendant d’Africain, métis ou non) et d’esclaves. Les Blancs se trouvent au sommet de cette hiérarchie et se divisent essentiellement en deux catégories : les négociants et les grands propriétaires fonciers dans le domaine du sucre. Viennent ensuite, les « libres de couleur » qui forment la seconde catégorie dans la hiérarchie coloniale. L'expression « libres de couleur » désigne une des classes juridiques instituées dans les colonies françaises avant l'abolition de l'esclavage. Elle apparaît dans les ordonnances locales et royales promulguées dans les années 1720 à Saint-Domingue pour marquer la distinction avec les « nègres affranchis ». Cet usage se démarque alors des articles du Code noir de 1685 qui ne faisait pas de différence entre l’ensemble des gens libres. Par la suite, l'expression « libre de couleur » désigne aussi bien les métis que les Noirs libres11. Les libres de couleurs restent malgré tout victime de ségrégation et ne bénéficie pas des mêmes droits que les blancs. Ainsi, par exemple, les affranchis, les Noirs et câpres libres sont écartés de la citoyenneté active. Les libres de naissance légitimes ou illégitimes, mulâtres et ceux plus clairs peuvent être électeurs mais seuls les mamelouks (1/16 de « sang noir ») légitimes sont éligibles. S’agissant de la hiérarchie entre les esclaves, la principale distinction est effectuée en fonction de la couleur. A Saint-Domingue, en Guadeloupe et en Martinique, les union légitimes ou non entre Blancs et non-blancs sont fréquentes donnant lieu à un nombre significatifs de métis (12 à 14% des esclaves en Guadeloupe en 1770-1794 sont des métis). La systématisation et la radicalisation de l’emploi des nuances de métissage dans les registres paroissiaux arrivent après la guerre de Sept Ans (1756-1763). Les termes suivants étaient utilisés dans les registres paroissiaux puis dans les actes d'état-civil en fonction des différents degrés de métissage 12,13,14:
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